La commune de Latillé est située en bordure ouest du département de la Vienne, à environ 25 kilomètres de Poitiers.
La commune de Latillé appartient au canton de Vouneuil sous Biard.
Elle adhère à la communauté de communes du Haut-Poitou. Cette structure intercommunale assure les compétences suivantes : sociale, culture et communication, développement économique, tourisme, environnement et voirie. Elle assure notamment la création d’ateliers relais destinés à favoriser l’implantation d’activités sur l’espace communautaire. Dans le cadre de sa mission de protection de l’environnement, elle assure la collecte et le traitement des ordures ménagères, la mise en place et la gestion de la collecte sélective, la création et la gestion des déchetteries. Une réflexion est actuellement engagée pour la définition de l’intérêt communautaire, cette réflexion concerne les actions existantes et la définition de nouvelles perspectives: https://cc-hautpoitou.fr/
La commune de Latillé est traversée d’ouest en est par l’Auxance, rivière de première catégorie piscicole et affluent du Clain.
Le territoire de Latillé au sens large, à savoir le canton de Vouillé, se situe à l’interface de deux vastes ensembles paysagers particulièrement bien identifiés :
– une vaste entité paysagère principalement vouée à la grande culture : la plaine de champs ouverts de Neuville à Thouars,
– un bloc assez homogène de paysages plutôt fermés de type bocagers
– dans le prolongement du massif armoricain (Gâtine)
– voué à l’élevage.
Il s’y ajoute un système de paysages de vallées orientées ouest-est (vallées de l’Auxances et de la Vendelogne) qui amènent une diversité supplémentaire aux paysages du secteur.
Sa situation de transition se traduit par des ambiances variées.
Les caractéristiques principales rencontrées, en terme d’ambiance, découlent de :
– paysages ouverts aux perspectives lointaines sur les plateaux,
– paysages aux perspectives plus limitées dans un un cloisonnement semi-bocager,
– paysages davantage suggérés qu’affirmés, la perception de l’eau tient surtout à la combinaison de la forme du relief et à la présence végétale dans les vallées et les espaces à dominante boisée,
– des ambiances particulières sur le bourg et certains hameaux où le bâti s’insère dans une trame végétale de type semi bocagère globalement associée à des espaces de relief assez marqués.
Retrouvez l’histoire de Latillé sur le site des Amis du Bourg: Les Amis du Bourg de Latillé (http://lesamisdubourgdelatille.fr/patrimoine.html)
HISTOIRE ET TEMOINS DE L’HISTOIRE DE LATILLE
Le territoire communal est riche d’éléments apportant un témoignage de son histoire.
Ces témoignages, de nature variée, concernent des périodes différentes. ( Données de l’ Association : «Les amis du Bourg de Latillé»
Sept Moulins se répartissent le long de l’Auxance, ils ont aujourd’hui perdu leur fonction. Les lavoirs : ils se répartissent d’une part sur les rives de l’Auxance, près du bas bourg et à l’extérieur du bourg ( Moulin de la Chèze et la Doie). Ils peuvent être associés à des espaces identitaires du territoire : les venelles qu’empruntaient les femmes du village pour descendre aux lavoirs, pour y battre le linge. Elles allaient soit au « Lavoir des 3 Fontaines », le plus ancien des lavoirs publics, ou à celui situé le long du ruisseau rejoignant l’Auxance, lavoir de « Cache Grenouille ».Le lavoir de la Doie : éloigné du bourg et situé à proximité du hameau de la Gorlière, ce lavoir est alimenté par une nappe phréatique de faible profondeur.
Six venelles apparaissent sur le cadastre napoléonien datant de 1830,elles sont situées à l’arrière des maisons donnant sur la Place et la Halle, et sont liées également aux fonctions commerciales des lieux :les habitants du bourg ainsi que ceux des villages
avoisinants les empruntaient pour se rendre aux foires et marchés qui avaient lieu sous la Halle, ainsi qu’au Grenier à Sel sis en haut de la Place.
Elles sont toujours le passage entre les maisons, les habitants se glissent entre leurs murs, endroit plein de mystère et chargé d’histoire; avec les églises c’est peut-être les lieux les plus préservés des traditions.
Les illustrations, pages suivantes situent ces espaces et illustrent l’ambiance des lieux en relation avec les éléments du patrimoine de pays.
Le haut bourg est certainement la partie la plus peuplée, les habitants empruntaient les venelles pour aller aux lavoirs et s’alimentaient en eau à la pompe située sur le haut de la place publique, point crucial avec son puits profond de 28 mètres.
Cet ouvrage est une justification de l’implantation de cette urbanisation originelle (rapprochement des ressources en eau). Cette motivation trouve une traduction dans le registre de délibération du conseil municipal concernant la construction de cette
pompe : « considérant qu’il importe aux besoins des nombreux habitants de la partie haute du bourg de Latillé que la pompe située sur la place publique soit mise en état de fournir de l’eau ». Il est impossible à l’heure actuelle de dater cette fontaine de façon
précise, il manque un écrit mentionnant la date de sa construction et le nom de son bâtisseur.
Elle est inspirée de la Tour des Vents à Athènes (1er s av JC), symbolisme de l’octave (4 points cardinaux et des messagers divins (les 8 vents), et arbore à son sommet une pomme de pin stylisée, un des attributs de DYONISOS, dieu de l’eau.
Cet édifice démontre la connaissance de l’antiquité qu’avaient les bâtisseurs artisans de cette époque.
– L’église SAINT-CYBARD, rue du Petit Bourg
La construction originelle en pierres datant des 11ème, 12 et 13ème siècles. Etait de style roman Plantagenêt. L’édifice actuel date de 1876-1877, à l’exception du porche et de la tourelle, conservés du Moyen-Age, le presbytère, du 17ème siècle, rue de l’église.
– Les Croix :
Les croix de Maury :elles sont encore au nombre de deux, la première située au carrefour du hameau de Maury, appelée « Croix Maury », et la seconde à l’intersection du chemin rejoignant le » Chaffaut », et longeant « les champs de l’Enfer » ; une
troisième devait se situer à la limite des terres d’AYRON, au lieu-dit « Le gros buisson ».Elles formaient autrefois un triangle délimitant « la métairie de Maury » appartenant au temporel de l’Abbaye de Sainte Croix de Poitiers, fondée par Sainte RADEGONDE, et signe par excellence du culte de la croix.
La Croix du cimetière possède toutes les caractéristiques des croix de chemin, érigées au 1er empire.
En effet, NAPOLEON 1er ,après la Révolution Française, souhaite s’attirer la sympathie de l’Eglise, et fait implanter ces croix de « chemin » ou de « carrefour ». Sans doute se trouvait-elle auparavant aux carrefours de deux chemins.
La croix du bardeau : elle date du XIX siècle (1876),elle est en pierre alors qu’à cette période on érige essentiellement des croix de calvaire en fonte, fixées sur un piédestal de pierre.
La croix de mission : croix du calvaire à l’église et la croix carrée près de la maison de retraite complètent cet inventaire.
Deux sites formant un ensemble bénéficient d’une inscription à l’inventaire des monuments historiques.
Le château de la Chèze, ainsi que les communs et l’orangerie sont inscrits depuis le 31 Décembre 1985.Ils sont situés respectivement sur les parcelles n° 392 et 907, figurant au cadastre section B.
Le parc du château, en totalité y compris ses murs de clôture et ses éléments architecturaux décoratifs et utilitaires ( fabrique, conciergerie) sont inxcrits depuis le 22 septembre 2005. Ils figurent section B du cadastre : parcelles n°390,392,396,397,398,399,400,401,402,804,907,910,912, et les parcelles 301 et 463 section D situées sur la commune de Chiré en Montreuil.
Le château de la Chèze est construit au milieu du 17ème siècle sur l’emplacement d’un ancien château du Moyen Age.
Le parc à l’anglaise remodelé en 1860, descend sur l’Auxance ; on y accède par une grille, oeuvre d’un ferronnier de Latillé, M. Goudeau, vers 1890.
Dans le pavillon sud-ouest de la cour du château est aménagé un colombier pouvant abriter 1 300 pigeons. Ce pigeonnier a la particularité d’occuper un pavillon rattaché à une aile du château, alors que les colombiers sont le plus souvent des bâtiments
indépendants. Il est en outre de forme rectangulaire, alors qu’ils sont généralement circulaires, ce qui a nécessité l’installation d’un double système d’échelles mobiles pour la visite des boulins.
Naissance du projet d’exposition sur le Patrimoine Architectural et Paysager de Latillé et de ses environs
L’idée de cette exposition a été suggérée par Monsieur Vincent JOUVE, Architecte des Bâtiments de France, venu faire une visite de Latillé en juillet 2003.
La Mairie de Latillé et l’Association «Les Amis du bourg de Latillé» ont décidé de s’associer pour mener à bien ce projet, avec la participation du collège, des écoles primaire et maternelle et de la bibliothèque.
Ont également apporté leur concours:
Monsieur Vincent JOUVE, Architecte des Bâtiments de France, qui a suivi de près l’avancement des travaux et nous a livré ses réflexions sur l’état des lieux, les enjeux et le devenir de Latillé (textes en italique), Monsieur Jean-Philippe MINIER, membre du Conservatoire des Espaces Naturels et du Paysage de la région Poitou-Charentes, qui a apporté une importante collaboration à la partie «paysage», Madame Marie-Claire GUILBERT, urbaniste, impliquée dans les documents d’urbanisme réglementaires de notre commune, qui a bien voulu nous apporter son aide pour les panneaux et la brochure.
Pourquoi cette exposition?
C’est le souhait de jeter un pont entre le passé et l’avenir et non pas l’expression d’une certaine nostalgie pour des époques révolues.
Telle l’Auxance, le temps a coulé, laissant derrière lui une mânes de souvenirs dont les documents et les photos parvenus jusqu’à nous sont les reflets concrets.
La vision du monde a changé. Les progrès de la recherche scientifique ont apporté un confort matériel sans précédent, transformant les modes de vie. Mais qu’est devenue la nature soigneusement entretenue et préservée, gage d’un avenir assuré, bien le plus précieux de ceux qui nous ont précédés?
Cette exposition ne nous offre-t-elle pas un moment de réflexion, d’interrogation sur les repères à conserver?
Laissons la parole à Vincent JOUVE, Architecte des Bâtiments de France:
« L’industrialisation du monde agricole, l’explosion des constructions péri-urbaines, souvent constituées de lotissements de maisons individuelles et son corollaire, l’augmentation des déplacements automobiles, ainsi que l’industrialisation du monde du bâtiment ont transformé de manière importante la physionomie des communes rurales françaises, des paysages et des bourgs, ainsi que les éléments caractéristiques de leurs patrimoines propres.
Aujourd’hui se fait jour la nécessité de répondre aux enjeux du 21ème siècle : préserver nos ressources naturelles, réduire au maximum la consommation d’espaces agricoles au profit d’extensions urbaines et éviter le mitage, promouvoir de nouveaux modes de déplacement, plus mutualisés et moins polluants et enfin, restaurer les éléments constitutifs du patrimoine bâti local avec des techniques compatibles avec celles qui ont présidé à leur édification.
La commune de Latillé, si elle n’a pas échappé à ces bouleversements du 20ème siècle, possède nombre d’atouts par sa qualité paysagère, notamment ses vallées, la qualité de son bourg bien préservé et la qualité patrimoniale exceptionnelle de son château.
Il y a lieu de dresser, de façon synthétique, un bilan critique de l’évolution que la commune a connue et, fort de cette connaissance, de tenter de dégager des perspectives d’évolution qui pourraient constituer l’ossature d’un Projet d’Aménagement et de Développement Durable du Plan Local d’Urbanisme PLU) qui va être élaboré. »
«Latillé possède un bourg bipolaire et l’un des plus remarquables châteaux classiques de la Vienne.
Le bas bourg, centre du pouvoir religieux : église et presbytère, situés rive gauche au nord
Le haut bourg, centre du pouvoir communal et centre économique, situé rive droite au sud ; site en forte pente dominant la vallée, une place remarquable qui accueillait les halles jusqu’en 1914.
Des liaisons piétonnes existantes entre bourg, vallée et église par des ruelles bordées de murs remarquables.
La césure naturelle constituée par la vallée entre nord et sud a été renforcée par le passage de la voie ferrée et de la route vers 1850.
L’église, de base romane (modillons romans à l’extérieur du chevet au nord), a été modifiée à l’époque gothique puis au 17ème siècle. Elle a surtout connu des transformations au 19ème siècle par un agrandissement important avec l’adjonction d’un transept et la suélévation du clocher d’un étage.
Le presbytère, proche de l’église, possède de belles baies à moulures prismatiques qui permettent de le dater de la fin du 15ème siècle et un portail daté de 1644.
La place est formée par un ensemble très homogène de façades, étagées selon la pente naturelle du terrain, qui constitue un cœur de bourg de très grande qualité.
Elle est constituée de maisons dont l’architecture est très homogène:
Deux travées de baies encadrées de pierre de taille et chaînes d’angles en calcaire local;
Deux étages enduits, de teinte ocrée, au dessus du rez-de-chaussée le plus souvent commercial.
Les couvertures sont en tiges de botte du pays.
Quelques balcons raffinent la sobriété de l’architecture.
Les menuiseries sont à six carreaux en bois peint, les volets battants en façade, sans écharpe, ou de type persiennes repliables en tableau.
Quelques exceptions cependant, avec une maison surélevée et couverte «à la Mansard» pour gagner en habitabilité sous les toits et quelques maisons plus importantes avec trois ou cinq travées de baies en façade, telle cette superbe maison du 18ème siècle en point bas de la place, à gauche en descendant (local ABL).
Par leur échelle imposante, les équipements publics constituent d’autres constructions d’exceptions, remarquables par leur taille et le soin apporté à leur architecture : corniches et lucarnes en pierre, grands toits en ardoise.
Les photos de devantures prises par Monsieur DEVILLARD montrent la quantité de devantures en appliques qui subsistaient il y a encore une trentaine d’années, témoignage de la vitalité commerciale du bourg au 19ème siècle. Aujourd’hui, seules quelques-unes subsistent.
Et derrière les façades ?
Si les façades sont pour la majorité d’entre elles caractéristiques du 19ème siècle, l’étroitesse des maisons à deux travées est le signe que le parcellaire médiéval a été préservé.
Il suffit pour s’en assurer d’aller voir les façades arrières pour découvrir fenêtres aux linteaux en accolade ou tours d’escalier en vis, préservés depuis le 14ème ou le 15ème siècle.
En fait, les façades sur la place ont été modernisées au cours du temps tandis que les façades arrières sont souvent restées «dans leur jus».
Les intérieurs doivent également recéler dallages, poutres imposantes, cheminées gothiques ou autres éléments préservés.
La fontaine de la place, sans doute du 19ème siècle, est de grande qualité.
Le château de La Chèze est un des plus remarquables châteaux classiques de la Vienne, doté d’un parc à l’anglaise dominant la vallée ; sa ferme et son moulin dans la vallée.»
Certains éléments du patrimoine architectural et urbain de Latillé nous sont déjà bien connus:
La fontaine de la place, les bâtiments publics du 19ème siècle (le relais de poste, la poste, la mairie,…), les châteaux (La Chèze, Sceaux, La Raudière), l’église et la cure, les moulins, les lavoirs, …
Aussi cette exposition a-t-elle choisi de présenter aussi notre patrimoine à travers quelques thèmes particuliers :
Les croix de Latillé
Les processions et la mission de 1936
Les venelles
Les devantures et les balcons
Etc …
« Latillé, commune rurale entre bocage et plaine, est dotée de vallées intéressantes, occupées par des peupleraies.
L’enjeu est la préservation des éléments constitutifs du paysage pour une meilleure gestion des eaux, de la flore et de la faune.
Proposition d’actions:
conserver les haies et talus subsistants, replanter autant que faire se peut et mettre en valeur les vallées en recherchant des alternatives aux peupleraies et en mettant en place des sentiers de découverte ou de promenade.» (V.J.)
– améliorer la liaison entre les deux pôles du bourg et le château
– pacifier la traversée automobile du bourg qui reste très routière et offrir sur la place un espace public de qualité qui réaffirme la centralité du bourg (espace public central qui est actuellement surtout occupé par l’automobile)
– agrémenter les abords de la Mairie en réorganisant l’espace public pour faciliter l’accès aux différents équipements
– plusieurs maisons aux alentours de l’église et de la cure sont anciennes et de qualité. Seuls les garages au nord de l’église mériteraient de disparaître)
Engager un projet urbain global, à phaser dans le temps, visant à:
– renforcer les liaisons douces entre les deux pôles du bourg de part et d’autre de la vallée (pacifier la traverse du bourg par la route départementale)
– valoriser la circulation piétonne organisée dans le cadre d’un «itinéraire du patrimoine de la commune»
– requalifier les ruelles de liaison (sols principalement, murs à restaurer?)
– requalifier la traversée du bourg et ses espaces publics : place centrale et abords de la mairie.
Préserver l’architecture d’origine, notamment :
– dans ses rez-de-chaussée trop souvent repercés sans considérer la composition des étages (alignement et proportion des ouvertures notamment)
– dans la qualité des menuiseries
– recomposer les rez-de-chaussée défigurés et conserver les devantures en applique subsistantes
– changer les menuiseries par des modèles compatibles avec l’existant
– faire des palettes de couleur pour les enduits et menuiseries
– avoir une action avec l’ANAH et/ou la Fondation du Patrimoine pour la reconquête des maisons du bourg.
(V.J.)
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